Sèvres, le plus vieux squatt de France

Combien de Sévriens savent que leur ville est connue des marginaux de la France entière comme l'une des "capitales" des squatters ? C'est pourtant la triste vérité. Le journal Qui Vive faisait il y a seulement quelques semaines, l'éloge du "squatting" et célébrait le douzième anniversaire du "plus vieux squatt de France : la rue des Caves".

Drôle de célébration. Mais pour ces anciens combattants de mai 68, il est vrai que le "squatt" est une véritable idéologie. Il ne s'agit pas seulement d'occuper sans titre et gratuitement maisons et appartements, mais bien, par ce comportement, d'exprimer un refus des structures sociales et économiques existantes. Du moins est-ce l'attitude d'origine. Car, aujourd'hui, les squatters de Sèvres, "révolutionnaires institutionnels", s'estiment être devenus les véritables propriétaires des immeubles qu'ils occupent. Le drame est que, de partout, arrivent encore, dans notre ville, de nombreux squatters à l'affus de bâtiments inoccupés. La rénovation - ou plutôt l'absence de rénovation, pendant douze ans de l'Ilôt du carrefour de Villa d'Avray - à conduit a cet état de chose, avec la complicité de la municipalité communiste. Naïveté, impuissance ? On peut en douter, encore que l'incompétence, tout simplement, ne fut pas étrangère à ce comportement bizarre. En 1982, encore, la municipalité de gauche laissait s'installer des squatters dans l'ancienne usine MPMC.

Seules des procédures judiciaires permettent, progressivement, de libérer les immeubles qui appartiennent soit à la ville elle-même, soit à des sociétés d'HLM (Aedificat, Emmaüs) à qui ils ont été vendus par la commune. En 1983, l'immeuble jouxtant la mairie était encore occupé par des quatters.Ceux-ci utilisent l'eau payée par la ville, volent souvent l'électricité, n'hésitant pas à faire des branchements audacieux et dangereux. Les risques de délinquance et de drogue sont évidents.

Les squatters ont même leur boutique, "la coop", magasin occupé illégalement depuis longtemps. On peut dire, sans crainte d'exagération, qu'ils ont leur journal Qui Vive et sont représentés au conseil municipal par un conseiller PSU, élu sur la liste de gauche. Un véritable réseaux d'associations dont certaines sont grassement


Jean-Jacques Guillet et Jean Caillonneau

subventionnées par l'Etat, leur permet de peser sur la vie locale. Le soutien actif de certaines autorités, par exemple celui de Jack Lang dans l'affaire MPMC, leur permet de jouir d'une large impunité, poussant l'audace jusqu'à traduire la ville en justice. Il est vrai que ces pourfendeurs du droit de propriété sont acharnés à défendre leur droit d'occupation.
De nombreuses opérations de rénovation sont bloquées par leur présence, alourdissant encore les charges communales. Cela est visible dans la Grande rue, mais tout aussi vrai rue des Caves, artère moins fréquentée. Il est de l'intérêt de tous de voir ces marginaux formant une sorte de contre-société, quitter la ville où s'intégrer dans la légalité.

Actuellement, certains d'entre eux n'hésitent pourtant pas à réaliser des travaux d'extension, montrant bien leur volonté d'installation définitive. Il est largement temps de dénoncer ces faits et de soutenir la municipalité dans son action, hélas, souvent entravée par les pesanteurs administratives et l'évidente mauvaise volonté du pouvoir socialiste.

Article extrait de République, décembre 1984.

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