Roger Fajnzylberg est songeur. On le serait à moins, il vient de se faire exclure du PC. Ses prises de position publiques condamnant la politique menée par l'URSS en Afghanistan et son soutien au dissident Henri Fizbin ne lui ont pas été pardonnées. La sanction est lourde de conséquences car un maire exclu doit abandonner son mandat électif ! Bien sûr le maire de Sèvres n'est pas du tout prêt à jeter l'éponge. Mais pour conserver sa place et garder sa légitimité, il doit être soutenu par un large mouvement populaire, par un gros bataillon de membres du parti et par une importante majorité de conseillers municipaux. Un plébiscite de cette ampleur nécessite une sérieuse organisation et Roger Fajnzylberg n'a pas trop de tout de son temps pour cela. Mais comme les travaux qu'il a fini par décider de faire faire au 10 de la rue de Ville d'Avray pour installer l'atelier de quartier sont bloqués, il risque une lettre circulaire "aux habitants de l'ilôt de Ville d'Avray" : (...) des habitants de l'ilôt prétendent avoir des droits sur le magasin du 10 de la rue de Ville d'Avray (bloquant les travaux). Nous sommes étonnés par de tels agissements, d'autant que ce lieu étant inoccupé, avait été retenu d'un commun accord et sur la proposition des habitants (...). L'affaire se règle à l'amiable |
mais il n'empêche que cela fait désordre. Les habitants souhaiteraient apparaître aux yeux de la mairie et d'Emmaüs comme un groupe, sinon cohérent , du moins structuré. Les militants décident alors de créer une structure et déposent à la sous-préfecture de Boulogne les statuts d'une association nommée Association des habitants de l'ilôt de Ville d'Avray. Christine, qui vit au 25 avec Thierry, en est présidente, Denis secrétaire et Jackie trésorier. Pour l'instant les membres de l'association sont des habitants du haut de la rue et les cotisations sont prélevées directement sur le collectif loyer. L'association, pour être représentative, devra rapidement impliquer les habitants du bas de la rue, mais ceci n'est qu'un début. Du point de vue institutionnel, des contacts sont pris avec la mairie et Emmaüs. Reste maintenant à entériner l'existence de l'association par des actions concrètes. La reconstruction du 26 bis est programmée. L'endroit n'a pas été choisi au hasard. Olivier Dugas veut construire sur le jardin et par conséquent raser les 26 et 26 bis. Le projet qui s'appuie sur une théorie de densification des centre-villes au profit des classes populaires est de nature à séduire Emmaüs. Les habitants apprécient beaucoup moins et les relations avec Olivier Dugas se tendent. Le jardin, c'est bien autre chose qu'un terrain à construire. C'est un lieu sociale, une respiration. Il s'agit donc de bâtir un rapport de force et l'expérience prouve que dans ce type de |
Luc Blanchard et Hermann vidant le 26bis |
situation
les ruines ne rapportent rien. Du 26 bis il ne reste que quatre murs retenant
des tonnes de gravats en tous genres. Des bennes sont louées et
les terrassiers se met au travail. Dans ce contexte plutôt joyeux,
la nouvelle du décès de Pierre Barre, tué dans un
accident de voiture, tombe comme une douche froide.Les habitants viennent
de perdre leur contact avec Emmaüs et du coup c'est le silence radio. Laurence Lagallo, 25/12/2009 18:43 Salut Luc, j'ai lu et revu avec émotion l'histoire de la rue des caves où j'ai vécu quelques mois. Après l'avoir arpentée de long en large en allant au lycée technique rue du docteur Lederman (c'est drôle dans mon souvenir on l'appelait rue des binelles !) j'ai fait la connaissance de quelques junk au 22 rue des caves qui a l'époque était squatté. |
Le n°1 de Qui vive
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